Pérou





31 Mai: De Aguas Calientes à Cuzco

Nous sommes debout tôt ce matin, on commence à prendre l'habitude des excursions matinales ! Seulement, voilà: notre train n'est qu'à 14:00 et il n'y a pas grand' chose à faire à Aguas Calientes en dehors du Machu Picchu et des sources thermales... Alors je vais à la gare pour essayer de changer nos réservations pour un train plus tôt... Hélas, Perurail dans leur vaste escroquerie n'ont pas beaucoup de compétences, et il faut quand meme 24 heures de préavis pour changer une malheureuse résa !!! Nous partons donc tuer les heures avant notre train au musée du Machu Picchu, situé à 2 kms de marche de la ville (on se demande bien pourquoi ils l'ont installé aussi loin...), et avec le mauvais a priori communiqué par notre guide à son endroit...  Bon, ce n'est pas le musée d'Orsay, les artefacts exposés ne sont que les plus récents (que sont devenues les anciennes collections, mises à jour par les premières explorations ?), mais il y a quand mêmes quelques éléments interessants... Nous faisons aussi un tour dans le jardin botanique alentours, franchement pas terrible à part qu'il est installé sur d'anciennes terrasses incas... puis retournons au village par le même chemin.

Je passe récupérer notre linge déposé matinalement à une laverie, et en le rangeant dans les sacs, nous extrayons en tout 2 kg de linge ne nous appartenant pas, tandis qu'une chaussette de Jenny manque à l'appel ! Une petite explication plus tard, je reviens avec la chaussette fugueuse et quelques Sols restitués...

Puis, et bien c'est l'heure de déjeuner... Je ne sais pas si il existe un restau honête à Aguas Calientes, mais en tout cas nous ne l'avons pas trouvé ! Nos hamburgers ont un petit goût amer sur la fin quand la gentille serveuse nous apporte une addition majorée d'une improbable taxe de 20%... Re négociations dans notre espagnol de cuisine (donc de circonstances !) et nous quittons le restau assez agacés !

Nous embarquons dans notre train pour Ollantaytambo puis taxi jusqu'à Cuzco: nous sommes à notre hôtel à 18:00, juste à temps pour aller voir le spectacle de danse traditionelle que nous avions loupé lors de notre précédent passage dans la capitale inca ! Le spectacle est de qualité les costumes superbes, les filles ravies applaudissent debout sur leur fauteuil !.

Et au fond de la vallée sacrée coule la rivière Urubamba... La "rue" principale d' Aguas Calientes, c'est la ligne de chemin de fer ! Les wagons Perurail, qui appartiennent en fait à une société britanique,  probablement spécialisée en plumage de touristes !

1er Juin: De Cuzco à Los Angeles

Nous avons encore toute la matinée pour compléter notre vision de l'ancienne capitale inca: Nous attaquons par le monument dédié à Pachacuteq, l'Inca qui a tant embelli cette ville: une statue en bronze de 11.5 m trône sur une tour en pierre de 22m au milieu d'un dangereux rond- point: l'accès s'apparente à une véritable conquête ! Un petit coup de taxi plus tard, nous visitons le musée du temple du soleil puis les restes du temple lui même, le fameux Qorikancha qui a tant émmerveillé les conquistadores au point qu'il ne l'ont pas entièrement détruit... Ils se sont contenté de voler et fondre l'or qui en dégoulinait de partout, des murs au plafond, et ont intégré les structures incas , de façon assez incongrue, dans le couvent San Domingo qui a été bâti dessus !

Après déjeuner, nous visitons le musée inca, présentant de nombreux artefacts excavés ça et là, couvrant la période -10000 à +1450 ans. Il est particulièrement difficile à comprendre que la société inca ait pu parvenir à un tel degré d'organisation et d'ingénierie sur un territoire s'étirant du Nord au Sud sur la même longueur que l'Europe d'Ouest en Est... et tout ça sans connaître l'écriture... ! Mystères de l'histoire humaine !

A 16:00, nous prenons notre premier segment de vol vers Lima: le racket (re)commence: 17 US$ à payer pour une inexplicable taxe d'aéroport... Aprés une heure et demie de vol, nous poireautons sagement 7 heures dans l'aéroport de Lima... Nous agrémentons notre attente par un petit dîner à un des restaurants du terminal: les prix affichés sont plus cher qu'en ville: 18 S pour un plat alors que pour ce prix on a un menu complet en principe, mais bon... La bière est à 5 S au lieu des 3 S habituels... Jusque là, ça va... Mais à l'arrivée de l'addition, on comprend notre méprise: le S ne veut pas dire Sol, mais Dollars ! Ce qui etait deja cher voit son prix multiplié par 3 !!! Viva el Peru !!! Viva los touristos !!!

La cerise sur le gateau, c'est que pour embarquer, on nous plume à nouveau d'une nouvelle taxe (celle de Lima cette fois, l'autre, c'etait pour Cuzco...). Tenez vous bien: 124 US$ pour nous 4 ...! Probalement bein plus que le salaire hebdomadaire des employés de guichet ! Malgré tout, nous dormons assez bien dans l'avion et  c'est  tant mieux car à Los Angeles, nous avons encore une connection pour San Francisco...!

Je me permets ici une petite reflexion sur cet étrange pays, d'où nous partons sans regret, une fois n'est pas coutume:
Les paysages sont magnifiques, l'altiplano est grandiose, Nazca et le Machu Picchu resteront gravés pour toujours dans nos mémoires comme des énigmes fabuleuses du patrimoine humain.
Le pays est sale, les gens ne se préoccupent pas d'écologie même la plus basique, qui demeure sur cette planète encore un apanage des "riches". C'est comme toujours désolant de voir une nature aussi belle souillée sans espoirs d'amélioration à l'echelle d'une vie humaine. Ca fait mal.
Les péruviens que l'on a rencontré sont des gens en général sympatiques, peu souriant il est vrai, assez travailleurs. Les vols sont très nombreux dans les grandes villes, mais peut-être pas plus que dans les grandes villes européennes. On est passé à travers les mailles du filet.
Le racket du tourisme est l'apanage des organisations,  et probalement derrière,  de l'état: jamais un taxi n'a essaye de nous faire payer 12 fois le prix de la course, ni un patissier ni un épicier ne pas nous rendre notre monnaie. Ce sont les grandes agences de tourisme, les organisations centrales de tourisme, les aéroports et Perurail qui  sont les grands ecrocs et qui développent une politique de plumage à grande échelle: Le pays est pauvre, les prix en général sont bas: OK, faisons payer les touristes plus cher que les locaux, OK, essayons de profiter du tourisme pour sortir du marasme... mais faisons le en douceur, n'oublions pas qu'un touriste, on ne le tue qu'une fois, qu'un touriste, ça parle sur internet (même tué...). Pour nous, le Pérou s'engage sur une voie de tourisme non équitable, non durable, en profitant de quelques monuments incontournables du patrimoine de notre planéte.

Le monument de Pachacuteq Le couvent San Domingo Les toits de la cathédrale


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